Quel est l’impact du numérique sur le climat ?
Un site internet a de prime abord l’air tout à fait inoffensif du point de vue du climat : eh bien oui, c’est dématérialisé ! Cependant, toute l’infrastructure nécessaire à l’existence d’un site web consomme énormément d’électricité (les serveurs devant tourner 24h/24), sans parler des autres ressources (l’eau par exemple, qui permet de refroidir les datacenters).
D’autre part, la production des appareils nous permettant d’accéder à Internet génère énormément de gaz à effet de serre. Ces-derniers contiennent tous des métaux rares, dont l’extraction pollue les cours d’eau et dont le recyclage est quasi impossible (on estime à 1% leur taux de recyclage).
Tout d’un coup, le numérique n’a plus l’air si vert que ça, n’est-ce pas ?
Aujourd’hui, le numérique émet environ 4% des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale [1]. L’empreinte carbone du numérique est donc supérieure à celle de l’aviation mondiale (2%) [2].
Il est cependant possible d’agir lors de la création d’un site internet, grâce à l’éco-conception web.
Qu’est-ce que l’éco-conception web ?
L’éco-conception web consiste à réduire l’impact environnemental d’un site web tout au long de son cycle de vie, de sa conception jusqu’à sa suppression.
Un site internet écologique est donc un site qui consomme un minimum de ressources (comme l’eau et électricité) et émet un minimum de gaz à effet de serre.
Pour cela, de nombreuses bonnes pratiques sont à mettre en œuvre.
L’ouvrage de référence de l’éco-conception web, « Ecoconception web : les 115 bonnes pratiques » écrit par Frédéric Bordage (paru aux éditions Eyrolles) en liste 115. Ces pratiques ne s’appliquent pas uniquement à la phase de développement du site, 80% des gains sur l’impact du site ayant lieu avant et après l’écriture du code.
Il est donc important d’agir au plus tôt dans la conception du site et de bien réfléchir à ce qui est absolument nécessaire pour atteindre l’objectif du site.
Quels sont les avantages d’un site web écologique ?
Mis à part l’impact positif sur le climat, un site web écoresponsable a également d’autres avantages.
Un site rapide
Un site web éco-conçu est un site sobre, avec un minimum d’éléments (images, vidéos, scripts et styles). De ce fait, il sera rapide à charger.
C’est un bon point pour les internautes qui visitent le site, mais également pour son référencement naturel car Google prend en compte la vitesse de chargement dans son algorithme.
Un meilleur accès à l’information utile
En privilégiant la simplicité du site internet, l’accès à l’information utile se fait rapidement, sans devoir consulter toutes les pages du site. L’expérience utilisateur (UX) est de ce fait améliorée.
Une approche responsable sur le plan numérique
L’éco-conception web permet aux marques déjà engagées écologiquement d’étendre leur approche responsable sur le plan numérique. Elles donnent ainsi de la cohérence à leur démarche écologique et améliorent leur image de marque.
Quelle est la meilleure façon de créer un site internet écologique ?
Créer un site statique est la meilleure façon de créer un site web écologique. Cependant, ce type de site est également plus difficile à maintenir pour le client, car des connaissances en code sont nécessaires.
Il est possible d’utiliser WordPress tout en appliquant de nombreuses techniques d’éco-conception web. Cela permet de réaliser des sites facilement modifiables ET écologiques.
Comment créer un site web écoresponsable avec WordPress ?
Faire preuve de sobriété
La réalisation d’un site internet écoresponsable requiert une véritable collaboration entre le prestataire et le client. Il est nécessaire de prévoir dès la phase de conception un site simple, où tous les éléments texte et image sont nécessaires à la bonne transmission du message et à l’atteinte des objectifs fixés.
Eviter les vidéos et autres éléments gourmands en ressources
Il convient d’éviter les vidéos et les diaporamas de photos s’ils ne sont pas totalement indispensables.
Adopter un design minimaliste
Le design du site doit être minimaliste et intégrer un minimum de polices (si l’on ne choisit pas directement des polices standard). Cependant, un webdesign minimaliste et épuré peut tout à fait être très ludique et impactant.
Limiter les fonctionnalités du site au strict nécessaire
En restreignant le nombre de plugins utilisés, on évite ainsi les éléments superflus qui seraient chargés sur le site. Il convient également d’utiliser des thèmes légers, qui ne contiennent pas de fonctionnalités inutiles.
Ecrire un code efficient et propre
Le code du site doit être propre (et notamment validé par le W3C), conforme aux standards web mais également être le plus efficient possible.
Il convient de limiter le nombre de feuilles de style CSS et de scripts chargés ainsi que de limiter l’utilisation des polices au minimum. Enfin, les animations gourmandes en ressources sont à éviter.
Optimiser le chargement des éléments
Plusieurs techniques sont possibles afin d’optimiser le chargement des éléments du site : la compression, la minification des feuilles de style et scripts, le lazy loading, la mise en cache du site, etc.
Intégrer des contenus adaptés
Au niveau des médias utilisés, ceux-ci doivent être compressés. Les images peuvent être intégrées dans des formats nouvelle génération (comme le webp en remplacement du jpg et le svg pour les illustrations vectorielles).
Les textes doivent être rédigés spécifiquement pour le web et bien structurés afin que l’internaute trouve rapidement l’information.
Choisir un hébergeur « vert »
Le choix de l’hébergeur constitue une étape importante dans la réalisation d’un site internet écologique.
En effet, tous les hébergeurs ne se valent pas quand il s’agit de démarche éco-responsable. Certains garantissent un fonctionnement à l’énergie verte et ont un bon PUE (Power Usage Effectivness). Le PUE est un indice permettant de mesurer l’efficacité énergétique d’un datacenter. Pour être qualifié de « bon », il doit se situer en-dessous de 1.5 (la moyenne européenne étant de 1.46).
Parmi les hébergeurs écologiques, on trouve notamment :
- Planethoster : un hébergeur canadien (disposant de datacenters en France) alimenté par de l’énergie verte ou renouvelable (selon la situation des datacenters) et qui a une démarche globale pour réduire son impact environnemental.
Le PUE de leurs datacenters français varie entre 1.2 et 1.5. Ceux implantés au Canada ou en Suisse ont un score allant de 1.1 à 1.2.
PlanetHoster est certifié ISO 50001 (Management de l’énergie). - Infomaniak : un hébergeur web Suisse utilisant des énergies 100% renouvelables (60% d’énergie hydraulique / 40% d’énergie verte) et compensant à 200% ses émissions de CO2. Infomaniak est certifié ISO 14001 (Management environnemental) et ISO 50001 (Management de l’énergie).
Son PUE est inférieur à 1.1. - Ex2 : un hébergeur canadien (disposant de datacenters en France) 100% propulsé à l’énergie renouvelable, avec un objectif 0 carbone. Son PUE est inférieur à 1.1.
Comment mesurer l’empreinte carbone d’un site internet ?
Le site Websitecarbon
Il suffit d’entrer l’URL du site internet et l’outil calcule automatiquement le nombre de grammes de CO2 émis à chaque visite. Il indique également si le site est plus « vert » que la plupart des sites testés ou pas.
Websitecarbon propose également un badge qu’il est possible d’afficher sur son site internet, ce qui permet de valoriser sa démarche d’éco-conception web.
L’extension GreenIt Analysis
Il s’agit d’une extension Chrome (ou Firefox) qui permet de lancer une analyse sur la page où on la lance. L’extension calcule l’ecoIndex de la page (tel que défini par le site Ecoindex), mais vérifie également si 23 bonnes pratiques d’éco-conception ont été appliquées.
L’outil permet donc d’avoir une indication sur la performance énergétique d’une page web mais aussi d’identifier rapidement sur quels leviers il est encore possible d’intervenir pour réduire l’empreinte carbone de cette dernière.
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Vous voulez en savoir plus sur ma démarche d’éco-conception web ou bien vous souhaitez faire réaliser votre propre site web éco-responsable ?
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[1] Source : GreenIT – rapport sur l’empreinte environnementale du numérique mondial – 2019
[2] Source : Ecologie.gouv.fr – aviation et changement climatique